Homélie de la fête de la Sainte Trinité
Abbé Jean Compazieu | 12 mai 2016Un Dieu amour
Textes bibliques : Lire
En ce dimanche, nous sommes tous invités à la joie. Notre Dieu trois fois saint veut nous faire partager sa sainteté. Elle est offerte à tous, même aux pauvres pécheurs que nous sommes. Notre Dieu nous aime tous au point de nous faire partager sa vie. C’est cette bonne nouvelle que nous trouvons dans les textes bibliques de ce jour.
La première lecture est extraite du livre des proverbes. Lorsqu’il contemplait l’univers, l’homme de l’Antiquité était en admiration de sa beauté grandiose et de son harmonie. Il y voyait la marque de la sagesse de Dieu et de son habileté. C’est cette sagesse de Dieu qui présida à la création du monde. Mais ce qui est encore plus extraordinaire c’est qu’elle reste à l’œuvre tout au long de l’histoire des hommes. La Bible nous révèle Dieu qui s’est lié d’amitié avec le peuple qu’il s’est choisi. En lisant ce texte d’aujourd’hui, nous découvrons le lien d’amour qui unit le Créateur à ses créatures. Cet engagement de Dieu pour les hommes s’est accompli totalement en Jésus. C’est en lui que s’accomplit le salut de l’humanité.
En lisant ce récit, nous comprenons que le vrai Dieu n’est pas celui qui nous surveille pour nous prendre en défaut. Il est au contraire un Dieu passionné par le bonheur des hommes. Il veut leur réussite. Dieu nous aime et veille sur nous par sagesse. Tout au long de notre vie, nous sommes invités à nous mettre à l’écoute de ce Dieu amour. C’est une école où nous n’aurons jamais fini d’apprendre.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à faire un pas de plus. Il déploie sereinement sa foi qui s’enracine dans sa rencontre avec le Christ ressuscité. C’est en lui que nous trouvons la véritable paix. Il ne s’agit pas seulement d’une sérénité humaine ni d’une absence de conflit. Le plus important c’est la certitude d’être aimé de Dieu. Son amour était indéfectible. Même dans les plus grandes détresses, rien ne saurait nous ébranler. Cette assurance ne s’appuie pas sur des mots mais sur les gestes d’amour de Dieu à votre égard : le Christ s’est livré, il a versé son sang « pour nous et pour la multitude ». Par sa mort et sa résurrection, il nous ouvre l’accès au cœur de Dieu. Il nous donne son Esprit comme langage de l’amour du Père. Même en période de détresse, l’espérance ne trompe pas.
L’Évangile nous révèle un Dieu qui s’est fait proche de nous. Il ne se contente pas de nous donner des renseignements sur ce qu’il est. Il est venu à notre rencontre par son Fils Jésus. Il a pris notre condition humaine en toutes choses à l’exception du péché.
Quand nous lisons les Évangiles, nous découvrons que Jésus est attiré par celui qu’il appelle son Père. Il se retire souvent dans la montagne pour le prier longuement. Au jardin de Gethsémani, sa prière sera : “Père, non pas ma volonté mais la tienne !” Un autre jour, il avait dit : “ma nourriture c’est de faire la volonté du Père.” C’est ainsi que toute la vie de Jésus est remplie de son amour pour le Père. C’est là qu’il trouve son vrai bonheur. C’est progressivement que les apôtres entrent dans cette révélation.
Mais Jésus sait que, pour eux, c’est difficile à porter. Il promet l’Esprit de vérité qui les conduira « vers la vérité tout entière ». Une grande mission les attend. Mais ils n’ont pas à être angoissés de ne pas avoir tout compris de ce que Jésus leur a enseigné. L’Esprit de Dieu les accompagnera. Il leur fera se rappeler les paroles de Jésus. Ils vivront des situations nouvelles. Mais l’Esprit Saint les ancrera dans le Christ. Rien ne pourra les séparer de son amour.
C’est ainsi que Jésus nous révèle un Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit, un Dieu qui est amour, un Dieu qui veut le salut de tous les hommes. Un jour, Bernadette de lourdes avait du mal à réciter une définition de Dieu apprise par cœur. Comme elle n’y arrivait pas, elle a dit : “Dieu c’est quelqu’un qui nous aime.” Cette réponse n’était pas celle qu’attendait la catéchiste, et pourtant c’était la meilleure. Notre Dieu c’est vraiment quelqu’un qui nous aime. Il s’est révélé comme un Dieu aimant et Sauveur.
Le plus important n’est pas de donner des savantes explications sur la Trinité mais d’accueillir l’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Cet amour que nous recevons de lui nous avons à le rayonner autour de nous. Nous sommes envoyés pour en être les messagers dans ce monde qui en a bien besoin. C’est en vue de cette mission que Jésus nous envoie son Esprit Saint pour qu’ils nous conduisent vers la vérité tout entière. Il nous faut être rempli de cet amour qui est en Dieu pour pouvoir le communiquer aux autres. Tout commence par un temps où nous venons puiser à la Source dans la prière, l’écoute de la parole de Dieu et surtout l’Eucharistie. C’est à ce prix que nous pourrons être l’Église de la Pentecôte.
Que ton Esprit, seigneur, soit sur nous pour accueillir cet amour qui vient de toi. Qu’il nous donne force et courage pour en être les messagers tout au long de notre vie.
Sources : revues Signes et Feu Nouveau – Missel des dimanches et fêtes – commentaires du missel communautaire – Semainier chrétien – lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye) – Dossier personnels.
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Dieu est Père, Fils et Saint Esprit
Un jour, Saint Augustin marchait au bord de la mer. Il priait et cherchait à comprendre le mystère de la Sainte Trinité. Son attention fut attirée par un enfant qui avait creusé un trou dans le sable. Avec un coquillage, il avait entrepris de verser toute l’eau de la mer dans ce trou. Augustin lui dit que c’est impossible. Alors l’enfant lui répond : “j’aurai versé toute l’eau de la mer avant que tu n’aies compris le mystère de la Sainte Trinité”.
L’important n’est pas de savoir si cette histoire est vraie. Il nous faut surtout retenir le message qu’elle veut nous transmettre. Notre Dieu sera toujours bien au-delà de ce que nous pourrons comprendre à son sujet. Nous n’aurons jamais fini de le chercher. Pour le reconnaître, il nous faut le regard de la foi ; ce n’est pas pour rien que Jésus a dit un jour : “heureux les pauvres de cœur”, ceux qui ne sont pas imbus de certitudes, ceux qui restent ouverts à Dieu. Le vrai Dieu c’est celui qui vient à notre rencontre.
Déjà dans l’Ancien Testament, les Hébreux découvrent un Dieu libérateur. Il les a fait sortir de l’esclavage d’Egypte pour les conduire vers la Terre promise. Progressivement ils ont découvert que ce Dieu fait alliance avec eux. A plusieurs reprises ce peuple s’est détourné de lui ; alors Dieu lui a envoyé des prophètes pour le supplier de se convertir : “Revenez à moi de tout votre cœur… détournez-vous du péché… Lavez-vous… purifiez-vous…” Ces prophètes nous disent à leur manière l’amour passionné de Dieu pour son peuple. Il est proche de tous ceux qui l’invoquent, en particulier quand ils sont éprouvés par la maladie, la souffrance physique ou morale. Mais trop souvent, c’est nous qui sommes ailleurs.
Le Nouveau Testament nous fait faire un pas de plus dans la connaissance de Dieu. Jésus nous parle du Père puis de l’Esprit Saint. Nous connaissons tous cette salutation de Paul aux Corinthiens : “Que la grâce de Jésus notre Seigneur, l’amour de Dieu le Père et la communion de l’Esprit Saint soient avec vous tous.” C’est l’une des principales salutations du célébrant au début de la messe. C’est une manière de dire la tendresse, la miséricorde, le salut, la fidélité, l’amour. Il n’y a pas d’autre manière de parler du Dieu des chrétiens. Saint Jean ne trouve rien de plus grand à dire : “Dieu est Amour.” Il dit aussi : “Dieu est plus grand que notre cœur”.
C’est au nom de cet amour que Jésus accueille tous ceux qui viennent à lui, les malades, les pécheurs, les exclus de toutes sortes. Tous ses gestes d’accueil, de pardon, de guérison nous disent l’amour de Dieu pour l’humanité. Et quand il est sur la croix, c’est encore l’amour de Dieu qui se donne. Voilà cette bonne nouvelle qui vient donner tout son sens à notre vie. Nous chrétiens d’aujourd’hui, nous avons la ferme espérance que Jésus nous dira un jour : “Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis.” Pour y parvenir, il nous suffit de le suivre sur le chemin qu’il nous montre : “Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, nous dit Jésus : personne ne va au Père sans passer par moi”.
Quand Jésus a envoyé ses apôtres en mission, c’est pour annoncer cette bonne nouvelle au monde entier. Lui-même a disparu de leur regard. Il sait que cette mission est démesurée pour leurs seules forces humaines. Mais il leur annonce qu’un autre prendra la relève : c’est l’Esprit Saint qui les conduira vers la vérité toute entière. Grâce à lui, ils apprendront à entrer dans l’intelligence des Ecritures. Ils pourront désormais témoigner des merveilles de Dieu auprès de tous ceux qui ne le connaissent pas. Ils connaîtront la souffrance, la persécution, la prison ; beaucoup seront mis à mort ; mais grâce à cette présence de l’Esprit Saint, rien ne pourra les arrêter.
C’est ce même Esprit Saint que nous avons reçu au jour de notre baptême et de notre confirmation. Il est toujours là pour nous conduire vers la Vérité toute entière. Il vient à nous pour répandre l’amour du Père en nos cœurs. C’est lui qui nous rend capables d’aimer de plus en plus à la manière de Dieu. Nous en avons bien besoin, surtout dans notre monde imprégné d’égoïsme, d’indifférence et de violence. L’Esprit Saint nous pousse sans cesse à aller vers les autres pour prendre leur défense. Nous sommes envoyés pour leur révéler leur dignité de fils et de filles de Dieu. Même le plus diminué est créé à l’image de Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Croire en Dieu, c’est croire en l’amour et tout faire pour en vivre. Il ne s’agit pas de connaissances sur Dieu. Le plus important c’est d’accueillir l’Esprit de Jésus et de le laisser agir et prier en nous.
Je ne sais pas me passer ni de vos homélies ni du message de Soeur Claire.
Nous avons besoin de vos messages de foi et d’espérance et votre site est une chance pour nous . Merci.
Merci père pour les commentaires très riche !
Soeur Claire, j’apprécie cette approche à partir de la deuxième lecture. Il est en effet important pour nos fidèles de comprendre en langage simple la réalité exprimé par le mot “Trinité” et d’en tirer les conséquences dans la vie quotidienne
Pour envoyer un message à Sœur Claire, vous pouvez aller sur la page de contact de son site : http://www.serviteur-parole.net/contact-2
Père et soeur dans cet esprit d’évangélisation,
vos éclairages sur les textes bibliques me fournissent des explications très utiles ; elles me permettent une meilleure compréhension pour pouvoir enseigner les enfants lors de la catéchèse de la messe dominicale.
Je vous encourage à continuer à retirer la quintessence de tous ces textes bibliques pour nous aider à progresser dans notre foi.
Un grand merci à tous deux.
Merci beaucoup ,Père, pour vos commentaires toujours clairs et enrichissants .
nous avons tant besoin d’être nourris , et cela nous poursuit toute la semaine.
Merci beaucoup pour les messages envoyes. C`est un reconfort pour moi chaque dimanche.
Après la Pentecôte, l’Eglise nous invite à célébrer le mystère de la Sainte Trinité.Célébrer un Dieu trois fois Saint. A l’ouverture de chaque liturgie, nous nous signons ” Au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit”. La Trinité est un mystère de communion qui nous concerne tous.
Au cours de sa vie terrestre, Jésus a fait connaître progressivement ses relations avec le Père et avec l’Esprit Saint.
Aucun mot, aucune formule ne peut dire la grandeur, la bonté de Dieu, sa grande miséricorde,son amour pour nous.
C’est pourquoi nous sommes reconnaissants que Jésus nous ait appris à le prier en l’appelant Notre Père. Jésus,le seul Seigneur, né du Père avant tous les siècles.. Il est l’aîné d’une multitude de frères. Nous lui rendons grâce de nous avoir donné son Esprit.Par notre baptême nous avons été marqués du signe de la Croix qui fait de nous des membres à part entière de l’Eglise, c’est à dire du Corps du Christ.
J’aime le Crédo de Nicée que je récite chaque soir parce que je trouve que chaque Personne a sa spécificité, le tout ne formant qu’un Dieu unique, père de tous les hommes..
Merci cher Jean,
d’avoir passer les commentaires de 2016. J’étais en forme et plus loquace.
Merci pour votre courage, pour ma part, j’ai du mal à trouver la force et le temps.
Bonne continuation, bien fraternellement
Merci, Père Jean. Vos homélies m’aident beaucoup à faire mes méditations . Encore une fois merci
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